vendredi 30 mars 2018

TEMPS ECARTELE

Ciel tendre ou menaçant, les jours ici sont  autrement
La nature entre sans invitation tout au long des heures  au centre de nos habitudes 
on ne peut  l'ignorer
  De la pluie au village  et du jardin soleil  au soir à la veillée 


"Temps écartelé 
Les journées cherchent leur voie
entre deux saisons 

Coeur en giboulées
Lumière embuée de gris 
et de renouveau 
AVRIL 
Printemps balbutiant 
écoute chanter la sève 
aux soirées en fleurs 

Le soleil fredonne 
Les couleurs voyagent douces 
entre ciel et soie "
Colette Muyard  (Saisons de soie ) 
Dors en paix petit enfant la journée demain sera belle
L'oiseau sous la tonnelle  y croit encore

dimanche 25 mars 2018

JEUX D'ENCRE

 
"Il y a plus d'un millénaire , un poète peintre WANG WEI  fit avec seulement de l'encre diluée une des plus mémorable cascade de ce monde et quantité de montagne et des sentiers , des bois , des promontoires et des pins   en groupe ou isolés    accrochés à des rochers élevés
Pour tous ces spectacles étendus , il usait d'une couleur , une seule , encore était - elle noire 
Mille nuances du  pâle au foncé et sa spontanéité prodigieuse faisait le reste  
Il avait trouvé le moyen de peindre le souffle des nuages... ses montagnes étaient traitées comme des jeux d'encre
...
ZAO WOU KI  a repris les jeux d'encre à sa manière 
Foisonnements , jaillissements  , ruissellements où participent sans se départager  des trois règnes , unis dans un règne total , celui des naissances"
Henri Michaux ( Jeux d'encre Trajet Zao Wou Ki  )
Petit livret publié en 1994  L'échoppe ( récit écrit  et lecture par Henri Michaux  en 1949 de Huit lithographies de Zao Wou Ki 

Inlassablement le regard se perd et invente des possibilités

Sans fin (1920 -2013)

jeudi 22 mars 2018

TRICOTER DES HYPOTHESES

Entre le réel et le fac- simili de l'objet 
Liz Magor  (1948) depuis 40 ans interroge la modestie du quotidien  , l'accumulation des objets  et notre relation intime  entre le champ du réel et l'illusion d'objets mis hors contexte  recouverts d'une gangue factice  et le trouble justement nait de cette perception qui permet de réorienter notre rapport entre les choses présentées et leur relation à nous - mêmes 
Le regardeur devient  le créateur d'oeuvres d'art un dialogue s'instaure  différent pour chacun  avec tendresse ou dégout  amusement ou rejet 
selon ses propres souvenirs et notre place dans la société
"Peut- être s'agit-il de fonder enfin notre propre anthologie:celle qui parlera de nous , qui ira chercher en nous ce que nous avons si longuement pillé chez les autres 
Non plus l'exotisme mais l'endotique "
 Georges Perec, l'infra - ordinaire  1989
Notes sur le fascicule de présentation  
Le travail  de LIZ  MAGOR  pour la première fois en France  au M AM A C  à Nice déployé sur 1200 me2  permet de prendre la mesure de cette démarche singulière 
Elle vit et travaille à Vancouver 
Son attention particulière à l'usure  aux outrages du temps  la préciosité apportée aux réparations à rebours de notre appétit compulsif pour le nouveau et l'inaltérable  
Le choix des images est  personnel et c'est après que la réflexion se met en branle car si insolite que soit l'exposition  il se dégage  un malaise  moqueur ( je pense aux couverture de laine  qui de maison en maison se trouve dans un grenier à recouvrir de vieux meubles oubliés que plus personne ne veut ) 
ainsi que ce déménagement qui trouble car c'est un peu de sa vie mise à nue et qui ouvre l'exposition 
 
 
Ainsi de suite  les objets défilent  et même ce tas de cailloux  qui sont des moulages de cailloux mélangés au vrais l'imagination est sans fin  la serpillère oubliée comme clin d'oeil   
 etc 
sourires aussi en repartant  par le regard sur une autre exposition  , je n'ai pu relever le nom de ce magnifique centaure rose  pour égayer le ciel si gris de  ce jour à Nice la Belle
 

mardi 20 mars 2018

L'ESPRIT

L'esprit est une puissance raisonnante , il est limpide et éclairant
N'a-t-il pas  un fugace génie de suggestion ? 
Il passe , défile , illumine , vagabonde 
Sans jamais se fixer 
...
l'inachevé est le principe même de ma peinture  
dit Fabienne Verdier 
(Entretien avec Charles Juillet 2007) 
 

dimanche 18 mars 2018

PARCOURS PLUVIEUX ET CHROMATIQUE

Entre les gouttes , le parc du château de  Mouans- Sartoux nous offre une fois encore  une facette de l'Art Concret avec Carlos Cruz -Diez 
De l'Art moderne  à l'Art contemporain le sujet est vaste  et diversifié mais 
"Il n'y a pas de nouveauté à part le souvenir" 
disait un écrivain , il se crée alors  des filiations,  des nouvelles pistes de création au début du xxème siècle 
 Le mouvement ,les vibrations de la couleur en grande liberté,  une perception surgit , alors chez le spectateur qui découvre en lui la capacité de créer  la couleur et les formes   par son regard  Cette aventure devient sociale et politique comme le reflet du monde moderne qui évolue 
L' IDEE  PREVAUT SUR LE FAIRE 
et devient oeuvre d'art
C'est une autre forme de présentation
Carlos Cruz -Diez Français d'origine vénézuélienne (1923) à lui même choisi les oeuvres  de la fondation Honegger pour dialoguer avec les siennes 
"Même si je me suis efforcé de rester objectif, les oeuvres de la collection que j'ai choisies côtoient les miennes  dans un parcours plastique et affectif Les couleurs les lignes et les formes  tissent les liens , dialoguent et  révèlent que l'Art Concret n'est pas tombé dans l'académisme
Il est une source inépuisable  de discours  et le terreau d'infinies possibilités créatrice "
Carlos Cruz - Diez Avril 2017 
Ses oeuvres présentent la couleur comme une réalité autonome, qui évolue dans l'espace et le temps , sans aide de la forme ni du support en un présent continu 
(Notes relevées sur le petit dépliant de l'exposition )

En tournant lentement autour du tableau il s'anime de nuances imprévues pour chacun 
Ici le rouge des lamelles  à côté de cartons pliés par Bernar Venet 
et d'autres artistes en grandes conversations, ou les miroirs de métal d'Adolf Luther (1977) et le bois teinté de Gerry Thomas Rietveld (1964)
Et bien d'autres encore sur 2 étages  tel ce tableau relief de Gottfried Honegger (2003)
et l'on retrouve François Morellet avec ses "10 lignes au Hasard" qui fascinent  et nous questionnent

Le regardeur est ainsi partie prenante , comme le mobile de Tinguely  qui tourne et retourne inlassablement comme la vie  changeante et la pluie qui nous transperce 
VERS UNE AUTRE REPRESENTATION DE CET ART CONCRET 
différent mais tout aussi présent entre le réel et ce que l'on voit , afin de 
"Tricoter des hypothèses"
j'aime beaucoup cette interprétation 



vers Nice et le MOMAC et LIZ MAGOR

A suivre ....

jeudi 8 mars 2018

ELEGANCE DE L'IMAGE

Loin de la foule des vernissages  et le calme des images en toute sérénité  il est agréable de déambuler dans les rues  de Toulon et descendre  juste en face du Théâtre tout droit vers la vieille ville et la place du Globe 


"La  Maison de la Photographie   présente un ensemble de  clichés 
d'EDWARD STEICHEN
issu des fonds du Musée d'Art de Toulon, acquis par la ville en 1979  sous l'égide de Marie Claude Beaud conservateur du Musée à cette époque ( nous avions d'ailleurs travaillé ensemble sur la fresque de Gérard Fromanger  qui se trouve au Palais de Justice de Draguignan)
Les salles de la maison de la Photographie  anciennement Bains - douches de la vieille ville ; par son architecture conservée  avec  bonheur  offre 80 oeuvres  de cet artiste , figure majeure et influente de l'histoire de la photographie du XXème siècle 
Steichen Américain d'origine Luxembourgeoise  , créatif" polymorphe" qui  travaille aussi bien sur le paysage , le nu ,le portrait , la mode  le spectacle  , la publicité 
( directeur de Vogue et Vanity Fair de 1923 - 1937)
Notes  en partie reprises sur feuillet à l'entrée

 l'Art du portrait ...Rodin

Et la difficulté des reflets
Juste un aperçu et aussi un étrange paysage retravaillé
  "Le gros nuage blanc 1903  Lac George"
 

A suivre jusqu'au 28 Avril 2018

dimanche 4 mars 2018

LES SOUBRESAUTS DU MONDE

Déjà en Novembre 2015 à Vence au château de Villeneuve
ADEL ABDESSEMED 
Cette image me touche  particulièrement
Que ce soit l'homme qui tombe criblé de balles? de l'enfant qui fuit à Nagasaki? du bateau de réfugiés ou du Christ martyrisé,


de la colombe de la paix  devenu pigeon voyageur de la mort


 
 
 Il interpellait les visiteurs par la violence contenue de ses dessins et sculptures , il questionne toujours les soubresauts du monde avec des oeuvres provocantes , exutoire à ses colères 
Il est à l'honneur à Lyon et à Mons en Belgique ( article du monde du 3 Mars 2018)
Cette colombe apparait encore , "La violence monte aussi toujours d'un cran "il filme il peint  suscite la controverse  et la polémique  et cela n'est pas pour lui déplaire ...il s'accroche à sa fierté et sa confiance inébranlable qui lui servent de plan de carrière "
(extrait  article Roxana Azimi-  photos Marion Berrin, les deux dernières ,)
 les autres AA à Vence lors de l'exposition "Jalousies " au château de Villeunve à Vence